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nortasuna & askatasuna
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27 mars 2005

LABORATOIRES ET PROFITS FINANCIERS

La croissance naturelle du marché du médicament a contribué à la hausse mécanique des résultats. Les laboratoires sont néanmoins conscients que les conditions de leur activité changent : le public exige une sécurité renforcée et les visas pour les nouveaux produits sont moins fréquents.

L’année 2004, sans être un cru exceptionnel, a confirmé l’extrême profitabilité de la plupart des grands laboratoires pharmaceutiques et leur énorme capacité de résistance aux difficultés du moment.

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Incontestablement, la période n’est pas simple : l’érosion programmée du portefeuille de brevets, la montée en puissance du risque générique, la difficulté de trouver de nouveaux médicaments capables de compenser la perte des plus anciens, la réduction des prix de vente sur presque tous les grands marchés du monde du fait de la volonté des gouvernements de comprimer les dépenses de soins, l’exigence croissante de sécurité du public vis-à-vis des médicaments et le durcissement des conditions d’autorisations de mise sur le marché qui en découle sont autant d’éléments qui compliquent la vie des laboratoires.

Malgré tout cela, les laboratoires ont continué à engranger des bénéfices confortables. Vieillissement de la population mondiale oblige, le nombre de malades et de consommateurs de médicaments va croissant.

Dans ce contexte, pourtant peu porteur, les bénéfices de Pfizer, numéro un mondial du secteur, ont explosé de 191 %, à 11,36 milliards de dollars (8,75 milliards d’euros). Ses ventes ont augmenté de 17 %, à 52,51 milliards de dollars. GlaxoSmithKline, numéro deux avec 20,3 milliards de livres de chiffre d’affaires (29 milliards d’euros), a gagné plus de 6 milliards de livres en 2004. Sanofi-Aventis, désormais au troisième rang, a dégagé un profit de 5,247 milliards d’euros en 2004, pour un chiffre d’affaires de 25,418 milliards d’euros (+ 4,6%). Les Suisses Novartis et Roche réalisent aussi d’excellentes années. Le premier a dégagé un résultat net de 5,7 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros), le second de 6,6 milliards de francs suisses (4,2 milliards d’euros).

Même Merck gagne encore 5,8 milliards de dollars (4,42 milliards d’euros), contre 6,6 milliards de dollars en 2003, avec des ventes quasiment stables à 22,9 milliards de dollars. Et pourtant, l’année a été calamiteuse pour le laboratoire américain. Fin 2003, il a dû renoncer à deux molécules prometteuses contre le diabète et la dépression, aux effets secondaires désastreux. Surtout, le retrait du marché mondial de l’anti-inflammatoire Vioxx, en septembre 2004, lui a coûté 11 % de son chiffre d’affaires et un tiers de sa capitalisation boursière.

L’allemand Bayer, que l’on croyait marginalisé après le retrait calamiteux de son anticholestérol Lipobay-Baycol - responsable de plusieurs morts aux Etats Unis -, reste, lui aussi, en pleine forme : il a annoncé, mercredi 2 mars, un bénéfice net de 603 millions d’euros en 2004… contre une perte de 1,3 milliard d’euros en 2003.

AstraZeneca aussi a connu de nombreux soucis. Il s’est vu refuser l’homologation de l’Exanta, un anticoagulant sur lequel il fondait de grands espoirs, et de récentes études ont jeté le doute sur l’efficacité de l’anticancéreux Iressa, qu’il commercialise. Le laboratoire a pourtant gagné plus d’argent en 2004 qu’en 2003 : 3,8 milliards de dollars, contre 3 milliards.

Ces bons résultats ne doivent cependant pas occulter le fait que le déséquilibre entre l’industrie du générique et l’industrie pharmaceutique classique s’accroît. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne et même en France, la croissance moyenne du chiffre d’affaires des grands laboratoires est souvent inférieure à celle du marché pharmaceutique. “Cinq à sept points en moins pour les groupes européens en 2004?, remarque une étude de Citigroup.

Mais le grignotage générique est inégalement subi : il touche plus durement ceux qui peinent à mettre sur le marché de nouveaux médicaments. GlaxoSmithKline a perdu 1,5 milliard de livres de chiffre d’affaires en 2004 avec la tombée de ses droits Paxil et Wellbutrin (antidépresseurs). De ce fait, il perdra encore plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2005, mais le lancement d’un vaccin révolutionnaire contre le cancer du col de l’utérus, BMS, pourrait lui permettre de se rattraper.

LE RETRAIT DU VIOXX

Eli Lilly et Astrazeneca ont vu, eux aussi, des portions de chiffre d’affaires supérieures à 2 milliards de dollars - Prozac, Losec… - grignotées par les fabricants de génériques sur le marché américain.

L’année 2004 restera également marquée par ce que les analystes d’Ixis Securities ont appelé un “vent de panique” qui a soufflé depuis septembre sur la pharmacie. Le retrait volontaire du Vioxx du marché mondial par Merck a nourri la méfiance des consommateurs contre l’industrie pharmaceutique en général et d’autres médicaments en particulier, comme le Celebrex ou le Crestor. Les tribunaux trancheront quant au fait de savoir si l’américain a agi à temps.

En attendant, l’intégrité des autorités sanitaires aux Etats-Unis et en Europe a été mise en cause. Les grandes agences du médicament ont été accusées de préférer les intérêts des laboratoires à la sécurité des patients. Cette crise morale devrait, selon certains patrons, se traduire par un inévitable raidissement des autorités sanitaires. Ce qui permet à une nouvelle théorie de voir le jour : ce n’est plus l’industrie qui peine à accoucher de nouveaux médicaments, mais le goulet réglementaire qui s’est considérablement rétréci.

Yves Mamou pour Le Monde

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Commentaires
G
CET DES MILLIARDS?DE BENEFICE DONC DE PROFIT QUE LES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUE?DANS LE MONDE??FONT?ET JE ME DEMANDE PARFOIS SI ILS NE BALANCE PAS DES VIRUS DANS LA NATURE??A SAVOIR POUR LE VIRUS EBOLAT?OU LE CIDA?SA MA TOUJOUR PARUE BIZARE?ET LES LABOS EUX ENREGISTTRES D'ENORMESS BENEFICESS?DANS LE MONDE?DES MILLIARDSS TOUS LES JOURS??
nortasuna & askatasuna
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