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nortasuna & askatasuna
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19 février 2005

EN SOUVENIR DE DRIEU LA ROCHELLE

 

Le 3 janvier 1893. à l'entresol d'un immeuble haut et blanc de la rue de Maubeuge, à Paris, naissait Pierre Drieu la Rochelle.

Un siècle plus tard -jour pour jour- se créait à Bruxelles une association. Son ambition :faire connaître la personnalité et l' oeuvre de celui qui, au sortir des charniers du premier conflit mondial, s'écriait «Je suis fanatiquement de  ceux qui veulent que la vie continue». Car ceux qui sont à l'origine de cette fraternelle sa définissent à leur tour comme «ivres de vie et affamés de beauté". Drieu ne leur apparaît pas sous les traits du littérateur ou de l'idéologue : il a le visage juvénile du poète, les

yeux brillants du visionnaire. Il est plus présent, plus actuel que jamais.

Amer et rieur, lu­cide et mystique, ce dandy impé­nitent a marqué d'une griffe de fer les lettres fran­çaises. Ses prin­cipaux essais (Mesure de la France, L'Europe contre les patries, Notes pour comprendre le siècle ) avivent notre conscience européenne et

jalonnent la longue route qu'il reste à parcourir pour que s'affirment -au sein d'un continent libéré- peuples et cultures. Ses

romans les plus accomplis (Le feu follet, Betoukia, Mémoires de Dirk Raspe ) sont autant de cris d'amour blessé. Amour d'une femme ou d'un idéal. Sentiment mutilé par l'égotisme mais néanmoins «plus fort que la mort»...

 

Cercle littéraire, l'Association des amis de Drieu la Rochelle ne vise pas à regrouper un quarteron d'amateurs de papier jauni. Et elle ne sera jamais le cénacle d'exégètes pédants !

La création des Adlr est l'histoire d'une passion sans cesse grandissante. D'une passion et d 'une gratitude, ses fondateurs estimant avoir une dette envers l'artiste magicien, disciple de Nietzsche et de Baudelaire. Trois ou quatre de ses livres -lus voici longtemps déjà- modelèrent leur vision de l'univers et leur enseignèrent le respect des gens. Ces derniers mots feront sans doute grimacer cyniques, sectaires et blasés. Qu'importe. Plus qu'au créateur de rêves, à l'Européen exemplaire, leur affection va à l'individu Drieu. A l'être «de chair et de sang».

Pourquoi ? Parce que nul plus que lui ne mérite le qualificatif d'honnête homme. Telle fut d'ailleurs l'opinion de Malraux son adversaire aux heures sombres de la guerre civile. L'opinion de Berl et de Chardonne Celle de Montherlan aussi...

A partir d'octobre 1995, l'as­sociation se propose d'éditer quatre cahiers par an. S' exprimeront les adhérents qui le désirent. Les thèmes privilégiés (outre la personnalité et l'œuvre de Drieu) seront d'ordre histori­que et métapolitique : La Troisième république, le vocation im­périale de l'Eu­rope unitaire la genèse et le développe­ment des idée: non conformis­tes qui façon­nèrent l'esprit des années 1870-1945,. Nous comp­tons aussi re­produire texte: et articles anciens ou confidentiellement diffusés.

Voici le premier pas franchi. Assuré du soutien de nos lecteurs, l'association ira jusqu'au bout du chemin. Tète haute. Aux côtés de celui qui, pour la postérité, restera le prophète du XXI siècle...

Ajoutons que le cahier n 3 de l'Adlr qui vient de paraître est une reprise du numéro 32 de La Parisienne (publié en 1955) et qu'on y trouve de fascinants témoignages sur Drieu. Que ce soit celui de Pierre Andreu: «Mais avant d'être fascistes, nous avions décliné dans les années trente, toutes les litanies de l'aventure et nous avions rêvé de fuir (partir, partir, partir, répétions nous), d'abandonner nos familles, nos études, une société où nous étouffions. (...) Un même élan politique nous rapprochait et nous portait. Nous quêtions ensemble l'homme, le mouvement, la force qui allait capter pour la France ce vaste frisson qui parcourait l'Europe. La Russie, l'Allemagne, L'Italie, des peuples moins grands s'étaient soulevés, faisaient trembler l'Europe. Nous pensions alors confusément que tout cela c'était un peu la même chose, Drieu le formulait plus savamment. Eh ! quoi, ce vieux pays, après la secousse du 6 février, allait donc retomber dans son sommeil, coupé d'émeutes vaines, de premier mai sans avenir ? (…) Nous rencontrions de jeunes Allemands, de jeunes Italiens, rencontres, colloques,  échanges, - Abetz y connu là Drieu – et nous tracions ensemble ce que nous pensions être les bases de l'Europe de l'avenir et qui n'était que la fragile projection de nos rêves», de Jean Bernier : «  Il eut une attirance éthique et non purement politique pour la violence révolutionnaire illustrée par la révolution russe, la nouveauté profonde de cette atmosphère frénétique et fraternelle, qui, d'un autre côté rejoignait sa rébellion contre le mensonge français » , ou de Lucien Combelle : «  Vous avez exprimé un souhait ? Il souhaitait que, survivant, je devienne communiste.

Article tiré de " Lutte du Peuple " numéro 29, 1995

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