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nortasuna & askatasuna
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14 février 2005

UKRAINE: LES JEUNES DE "PORA" VEULENT EXPORTER LEUR REVOLUTION ORANGE

 

Se qualifiant de "forces spéciales de la démocratie", les jeunes leaders de Pora, le mouvement ukrainien ayant joué un rôle important dans la "révolution orange," veulent maintenant exporter leur savoir-faire dans le reste de l'ex-URSS, une idée qui inquiète déjà Moscou.

Image Hosted by ImageShack.us"Vous pouvez nous appeler spetsnaz démocratique", sourit Vladislav Kaskiv, un des leaders de Pora (Il est temps), utilisant le terme russe et ukrainien pour les unités d'élite. Le scénario ukrainien a rappelé celui de la "révolution de la rose" géorgienne de 2003, ce que Moscou, qui cherche à rétablir son influence dans l'espace ex-soviétique, n'a pas manqué de relever.

"La répétition de tels scénarios est possible tant parmi les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI, ex-URSS moins les Pays Baltes) qu'au delà", a averti la semaine dernière Vladimir Rouchaïlo, ancien chef du Conseil russe de sécurité nationale. Ayant bénéficié de conseils de jeunes militants venus de Serbie, de Slovaquie et de Géorgie pour préparer leur "révolution", Kaskiv et ses amis ont décidé de créer un centre pour aider des mouvements analogues en ex-URSS.

"Nous avons parlé avec pratiquement tous les leaders de mouvements démocratiques dans la région, qui ont adopté l'idée à 120%", dit-il à l'AFP. Le groupe a reçu également des promesses de soutien financier et espère ouvrir son centre dans un mois. A la différence du Centre pour la résistance non-violente créé à Belgrade par le mouvement de jeunes Otpor, celui de Kiev ambitionne de réunir tous les pays "qui avaient réussi la transition démocratique: Slovaquie, Pologne, République Tchèque, Serbie, Géorgie et Ukraine… pour soutenir les mouvements démocratiques dans la région", poursuit le militant.

"La Russie ouvre la liste, suivie par le Bélarus, la Moldavie, l'Azerbaïdjan et le Kazakhstan", affirme Kaskiv. Sa liste doit ressembler à un mauvais rêve pour les hommes du Kremlin et certains leaders des anciennes républiques soviétiques n'ont pas caché leur irritation.

"Il n'y aura pas de révolutions roses, oranges ou bananières", a déclaré début janvier l'autoritaire président bélarusse Alexandre Loukachenko, bête noire des combattants pour la démocratie en ex-URSS. Les dirigeants de l'Ouzbékistan et du Kirghizstan ont eux aussi rejeté la possibilité qu'un "scénario géorgien ou ukrainien" puisse réussir dans leur pays.

Mais d'autres hommes politiques ne sont pas aussi affirmatifs. "Les événements d'Ukraine ont politisé les jeunes Russes à un degré que je n'ai pas vu depuis des années", a déclaré le réformateur libéral russe Egor Gaïdar au quotidien Financial Times, en décembre dernier.

"C'est la première pierre lancée contre l'édifice de la démocratie dirigée russe", a-t-il dit. Pendant les manifestations de Kiev, le village de toile construit en partie par Pora était rempli de militants démocratiques venus d'Azerbaïdjan, d'Arménie ou du Bélarus, notamment. "L'Ukraine gagnera, et nous après elle", déclarait à l'AFP un Bélarusse en pleine manifestation. "La victoire de l'Ukraine sera pour nous une inspiration".
C'est exactement ce qu'espèrent Kaskiv et ses camarades.

"La première chose dont ces gens ont besoin est une base psychologique, un exemple qui vous soutient et vous persuade qu'un changement est possible", raisonne-t-il. "Pour moi, ce qui s'est passé en Géorgie a eu un grand impact psychologique. Cela a confirmé que tout était possible". Et si Moscou "serre la vis, nous aurons le soutien des entrepreneurs, de l'intelligentsia, des fonctionnaires. Cela ne fait qu'amorcer le processus", affirme le militant.

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