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nortasuna & askatasuna
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15 février 2005

ORTEGA Y GASSET

" ETRE DE GAUCHE OU DE DROITE C EST CHOISIR L UNE DES INNOMBRABLES MANIERES QUI S OFFRENT A UN HOMME D ETRE UN IMBECILE"

Ortega y Gasset, un nom que l'intelligentsia ne cite pas, ou ne cite que très rarement. Rien d'étonnant à cela, l'œuvre de ce philosophe espagnol prenant le conter-pied de l'idéologie dominante. Dans son livre le plus connu, (le seul vraiment connu en France) la Révolte des Masses, il met le doigt sur le grégarisme, dénonçant dans la démocratie, dans ses conséquences sur l'art, la pensée, les coutumes, le mal le plus dangereux dont puisse être atteinte une société. " Le dix-neuvième siècle a faussé la perspective en situant la politique au premier plan. " Autre tare, le mercantilisme de la société industrielle, société à laquelle le philosophe oppose le moyen-âge, époque qui plaçait l'idée d'obligation au dessus de l'idée de droit. Si le Progrès n'est au yeux d'Ortega qu'une idole, la Culture en est une autre. Sans cautionner l'irrationalisme contemporain, il récuse cette culture, devenue, à l'égal du sport-spéctacle, un ersatz de religion. " Nous la divinisons, écrit-il, nous voulons qu'elle nous sauve et nous justifie au lieu de nous sauver nous-mêmes. Le résultat, c'est la surproduction d'idées, de livres, d'œuvres prétendues artistiques. A l'origine d'une telle situation la crise que nous traversons, troisième grande crise européenne. La première, Ortega la situe au soir du paganisme. La deuxième, en ces temps qui voient peu à peu, à partir de Descartes, la foi dans la raison triompher. A son tour le rationalisme est aujourd'hui battu en brèche, et avec lui le progressisme et l'égalitarisme, ces croyances qu'il avait engendrées. Le faux, c'est l'utopie, c'est à dire la vérité vue de nulle part.. il est urgent de reprendre contact avec la réalité, avec la vie qui est, fondamentalement, naufrage , insécurité. La raison pure disqualifiée doit donc céder le pas à la raison vitale.
Ortega y Gasset, né en 1883 est mort à Madrid en 1955. D'abord favorable à la république, il la désavouait bientôt en raison des désordres consécutifs à son avènement, et s'exilait en 1936, ne rentrant en Espagne qu'en 1945. La Révolte des Masses était rééditée en 1986 par le livre-club du Labyrinthe, assortie d'une importante préface d'Arnaud Imatz. Autres ouvrages essentiels, qui restent à traduire : Au sujet de Galilée, Méditations du Quichotte, Le Spectateur.


Quelques pensées d'Ortega y Gasset :
" C'est parce que, bon gré malgré, nous sommes placés devant la tâche de vivre qu'il nous faut exercer l'intellect. LA connaissance ne trouve pas en elle-même sa justification. Elle procède de notre insécurité, et l'homme cherche une certitude. Il a besoin de savoir, c'est-à-dire de croyances sur lesquelles s'appuyer. Or les époques de crises se définissent par la disparition de ces croyances auxquelles, pour ne pas sombrer, nous substituons des idées. Car nous avons des idées mais nous sommes nos croyances. Croire en quelque chose n'est pas avoir l'idée de cette chose, c'est compter sur elle. Tant que l'homme croit, l'homme ne se sert pas de l'intellect, mais dès qu'il tombe dans le doute il s'y cramponne comme à une bouée de sauvetage. "


" L'homme moyen d'aujourd'hui a été gâté par le monde qui l'entoure, par le bien être et le confort. Il ne fait appel à aucune instance extérieure. Ingénument, il tend à affirmer que tout est bon de ce qui est en lui : opinions, goûts, etc ; l'homme-masse se sent parfait. En politique, en art, il adopte une attitude de véritable ignorant, mais avec énergie et suffisance sans admettre que ces domaines puissent avoir leurs spécialistes. "

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